Découvertes livres

13 septembre 2007

Critique invitée : Mélanie Devost, étudiante au baccalauréat en communicatio

Lisa Jewell, Vince et Joy : si le premier amour était le bon?

Lisa Jewell, une romancière londonienne notoire en Grande-Bretagne et aux États-Unis, n'en est pas à son premier roman. Elle cumule d'ailleurs plusieurs best-sellers dont Ralph's Party et One-hit Wonder.

Dans son cinquième roman qui s'intitule Vince et Joy : si le premier amour était le bon?, Lisa Jewell raconte le destin, l'amour et la vie avec la tendresse et l'humour qu'on lui connaît.

C'est dans un camping que Vince Mellon et Joy Downer, deux jeunes Londoniens de 19 ans, font connaissance lors de vacances familiales en 1986. Ils sont loin de se douter, à ce moment-là, que cette rencontre va un jour bouleverser leur vie. Durant les trois jours que durent leurs vacances écourtées par un malheureux incident, ils découvrent ensemble la magie, l'intensité et les papillons d'un premier amour. La vie les sépare abruptement par la suite et, par la faute d'une série de quiproquos, ils n'essaieront jamais de se retrouver.

Mais lorsque le destin s'en mêle – des années plus tard – Vince et Joy n'ont guère le choix. Aidés de leurs amis respectifs, ils prennent conscience des moindres signes du destin placés sur leur chemin. Cassandra, voyante à ses heures, scrute sa boule de cristal et les paumes des mains de Vince à la recherche d'indices. Ainsi, un simple chat, dont l'une des propriétaires sent le parfum Obsession à des kilomètres, devient un signe. À travers toutes ces manifestations du destin, une droguée et indépendante de femme ainsi qu'un encombrant et possessif de mari deviennent des obstacles majeurs à une éventuelle histoire d'amour entre Vince et Joy.

Plusieurs années plus tard, Vince et Joy se demandent, chacun de leur côté, si leur amour de jeunesse n'était pas l'amour durable qu'ils recherchent tant. Mais est-ce vraiment possible de retrouver son premier amour, 20 ans plus tard? C'est ce dont il est question dans ce charmant roman.

Lisa Jewell a bien compris que les torrents de détails, les descriptions précises et les dialogues abondants permettent au lecteur de se plonger entièrement dans l'histoire. De plus, le rapprochement entre les personnages et le lecteur se fait aisément. Ils deviennent attachants en partie grâce à l'absurdité de chacun d'eux. Julia, la colocataire de Joy, nous fait rire avec son enthousiasme débordant et sa gestuelle très présente. Bella, l'ami dragqueen des deux femmes, est sans aucun doute le plus loufoque de tous. Rires garantis!

Trafalgar Square, Hyde Park, King's Road, l'auteure propose, à travers le récit, une visite guidée de Londres, où Vince et Joy habitent sans le savoir à quelques coins de rue l'un de l'autre. En abreuvant le lecteur de détails sur l'ambiance de la ville, Lisa Jewell réussit à le faire s'évader de son quotidien le temps de quelques heures. De quoi donner le goût de partir en voyage dans la capitale du Royaume-Uni!

Écrit avec humour et émotion, ce roman, qui se lit tantôt avec une boule dans la gorge tantôt avec un sourire béat dévoile la force de l'amitié et de l'amour. Le magazine Cosmopolitan le décrit comme «plein de charme avec des répliques inimitables». En effet, les répliques de Lisa Jewell permettent de se bidonner des heures durant.

Seul bémol à apposer : la fin prévisible. Bien qu'elle tombe à pic et qu'elle clôt le roman en beauté, l'issue de l'histoire est envisageable dès les premiers chapitres. Il n'y a donc pas de surprise lors de la lecture des dernières pages.

Vince et Joy : si le premier amour était le bon?, ce roman qu'on regrette de voir finir, permet aux lecteurs de se replonger dans les délices d'un premier amour et de croire à la vie. De plus, le récit donne raison au destin et à l'amour qui dure. Nostalgiques et rêveurs, vous adorerez!

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